vendredi, avril 11, 2008

Un Secret de Claude Miller

‘’Un Secret ‘’ un film de Claude Miller D’après le roman de Philippe Grimbert ‘’Un secret’’ edition Grasset et Fasquelle avec, Cécile de France, Patrick Bruel, Ludivine Sagnier, Julie Depardieu.


Qui n’a jamais rêvé lorsqu’il était enfant de la jeunesse et de la rencontre de ses parents, on enjolive, on idolâtre, on les voit comme des héros, des romantiques, c’est exactement ce que fait François (Valentin Vigourt).
Il existe entre lui et son père (Patrick Bruel) une barrière qu’il ne s’explique pas, nous sommes en 1955 et tout le monde se doit d’oublier cette guerre qui a tué des millions d’humains.
Mais, suite à un accident survenu à l’école alors qu’il va sur ses quatorze ans, une très vieille et très grand amie de la famille (Julie Depardieu) lui confie un secret, un très lourd secret enfouie dans les mémoires depuis longtemps.
Dans ces révélations, François va trouver les pièces d’un puzzle qui lui manquaient pour se construire et comprendre ses parents.

Tiré d’une histoire vraie, ce film très fort parle d’un coup de foudre destructeur dans lequel la Shoa tient le second rôle, il est traité avec pudeur et tendresse tout en restant puissant tant par l’interprétation des comédiens que par la qualité de réalisation de Claude Miller.

Cécile De France (L’auberge espagnole, Fauteuils d’orchestre, Quand j’étais chanteur) est magnifiée dans ce film, une silhouette sublime, habillée par un léger maillot noir, elle est tout simplement irrésistible, son jeu est tout en retenu mais les émotions passent par tous les pores de sa peau. On la savait douée mais là elle passe surdouée.

Personnellement je ne suis pas fan de Bruel (La maison assassinée, le grand carnaval, profil bas) et j’étais réticent à voir ‘’Un secret’’ mais j’avoue qu’il m’a surpris non pas qu’il est mauvais acteur loin de là, mais là il est un personnage coupable d’aimer une femme qui a conduit les siens à la mort et il a su faire transparaître, sans en faire trop, ce coté ‘’’brisé’’ du personnage. Il ne pouvait de toute façon qu’être bon vu les comédiennes qui l’entourent.

Julie Depardieu (Podium, les Destinées sentimentales, les Femmes de l’ombre) En voila enfin une qui n’a pas usurpé son nom, et ce n’est pas parce qu’elle est fille de… qu’elle fait du cinéma, elle est excellente, toujours son coté titi parisien qui lui va si bien. Elle nous prouve encore une fois qu’elle est faite pour ce métier. Son personnage n’est pas simple, ambigu, elle est celle par qui la douloureuse vérité arrive. Elle est naturelle, simple mais elle fait mouche à chaque réplique. Je suis fan, fan, fan.

C’est avec passion que vous serez les témoins de ce drame sur fond de seconde guerre mondiale.
Ne passez pas à coté d’un très bon film français, la qualité ça ne s’improvise pas et c’est si rare.



samedi, avril 05, 2008

ANGEL de Francois Ozon


‘’Angel’’ Un film de François Ozon avec Romola Garai, Lucy Russel, Charlotte Rampling, Michael Fassbender, Sam Neil.

Dans une Angleterre du début du 20eme siècle, Angel Deverell, jeune fille de milieu modeste, ne vit que dans son monde pour échapper à la médiocrité, pour rester dans cette univers fantasque, elle écrit, écrit et écrit encore. C’est tout naturellement qu’elle envoie son manuscrit à un éditeur qui la publie. Commence alors une ronde enivrante de succès et d’honneur. Mais elle va vite se rendre compte que ses rêves sont loin de la réalité.

Romola Garai (Angel), jeune comédienne anglaise a tourné dans des séries télé comme Start-up, on peut la voir actuellement dans ‘’Reviens Moi’’. Elle porte le film sur ses épaules mais hélas n’est pas vraiment à la hauteur, elle en fait trop, même si le personnage est proche de l’internement, ça peut se jouer un peu plus en douceur, un peu plus intériorisé je rappellerai Isabelle Adjani dans Camille Claudel. Elle arrive à nous taper sur les nerfs donc on décroche.

Lucy Russel, (Nora) mention spéciale pour cette comédienne habituée des films d’époque (L’anglaise et le duc), elle joue en finesse cette femme amoureuse entièrement dévouée à Angel, s’oubliant et s’effaçant pour rester dans l’ombre de son amour caché. Elle illumine le film et nous soupirons de plaisir dès qu’elle apparaît.

Après Sous le sable, Sitcom, ou encore 8 femmes nous avons compris que François Ozon aime les femmes et les magnifie. Il s’attaque là à un gros ‘’morceaux’’, un film d’époque en costume, une grande fresque dans l’Angleterre du début du 20 eme siècle. Pour cela, il est allé puiser dans des classiques des années 40, 50 Hollywoodiens, oui tout y est , même les fonds verts (un système cinéma qui permet de tourner en studio devant un grand mur vert sur lequel des images en mouvement sont incrustées au montage). On peut donc voir les comédiens se promener en calèche dans le Londres de 1900 ou bien encore monter un âne en grèce. Moi j’ai eu du mal avec ça, au 21 eme siècle ça parait un peu ridicule on se demande si c’est un problème de budget, même si l’explication se trouve dans le bonus du DVD et que l’on comprend que c’est voulu, moi je n’ai pas adhéré, Irais-je même jusqu'à oser dire trop de Kitch tue le kitch allé j’ose !

J’ai eu l’impression au début du film qu’on avait offert au réalisateur un jeu de construction, il avait bien tous les éléments pour construire un magnifique chalet mais hélas ne savait pas comment s’y prendre.
On se rend compte très vite que réaliser un projet comme celui-ci n’est pas chose facile, je ne dirai pas que le film est mauvais, mais il manque peut être un certain savoir-faire que François Ozon n’a pas encore acquis.

C’est plaisant de se balader dans cette époque, dans ces décors, on s’imagine même dans certains de ces costumes mais, une fois l’effet de surprise estompé, on a du mal à croire à l’histoire. On décroche même à certains moments. Suivre l’héroïne reste un exercice difficile, tant elle reste hystérique mais je ne veux pas être complètement négatif, ça reste un film romanesque. Il ne restera pas dans les meilleurs films d’Ozon mais à voir.

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