lundi, mars 26, 2007

Marie-Antoinette

"Marie-Antoinette" de Sophia Coppola


Avec Kirsten Dunst, Jason Schwartzman, Marianne Faithfull, Aurore Clément.


Jeune fille insouciante Marie-Antoinette (Kirsten Dunst) est promise au premier dauphin de France qui deviendra plus tard Louis XVI.
Se voyant obligée de répudier ses origines autrichiennes jusqu'a l'entrée de son chien à Versailles, la jeune fille va, en plus, découvrir un monde cruel, xénophobe et pleins de préjugés, de cancans et de coups bas. En plus de cette hostilité palpable, elle se retrouve au lit avec un homme maladroit, effarouché par les femmes qui ne la touche pas.
Elle va alors découvrir une échappatoire joussive, dans les vêtements, les fêtes, le champagne ainsi que les diamants.
Son amour pour ces derniers va, entre autre, lui faire "perdre la tête" au sens propre.



Sophia Coppola est aux manettes d'un film à très gros budget, avec en plus la charge de ne pas s'éloigner d'une certaine réalité historique, Marie-Antoinette a été une reine peu appréciée mais surtout malheureuse. Son but était de traiter le sujet à la sauce contemporaine et de s'éloigner des conventions pour un film d'époque.
Pari plus ou moins réussi car si elle peut se targuer d'avoir fait entrer du rock alternatif à la cour de France, la mise en scène elle, ne suit pas. Par contre si par la lenteur de l'action elle a voulu nous faire ressentir l'ennui de Marie-Antoinette là ce film est un chef-d'oeuvre! Hélas, à force de vouloir coller à ce dernier, elle nous ennuie aussi!
On se surprend à bailler dans un film somme toute interessant mais qui reste fade. A force de ne pas vouloir en faire trop on arrive à ne pas en faire assez.
Rester dans le classique, oublier un peu la modernité quelquefois est plus payeur et nous parle plus.

Kirsten Dunst (Le sourire de Mona Lisa, Entretien avec un Vampire, Spider Man) retrouve encore une fois Sophia Coppola, après "Virgin Suicide". L'actrice et la réalisatrice se retrouve cette fois-ci sur un projet ambitieux.
Si sa douce frimousse va à ravir au personnage de Marie-Antoinette, on appréciera aussi, sans détour, son jeu frais et léger de cette jeune fille en osmose avec son temps malgré des attaques extérieures répétées. Sa frivolité en fait effectivement une jeune fille contemporaine qui à la place d'écouter Mozart pourrait tout aussi bien aimer Marilyn Manson.
Toutefois dans certaines scènes on sent Kirsten Dunst livrée à elle-même pour son interprétation, ce qui, dans un autre cas pourrait donner une autre dimension au personnage plus moderne. Or là on s'aperçoit qu'à force, elle se perd dans un genre naturel, comme si la caméra avait été posée quelque part dans la pièce.

"Marie-Antoinette" ne doit pas être considéré comme un film historique car il n'apporte rien de plus à ce que l'on sait déjà. Il reste néanmoins interessant de découvrir la détresse de cette jeune femme amoureuse de la vie qui se noie dans un tourbillon de fêtes et de pâtisseries et de shopping pour en oublier sa morne vie ainsi qu'un époux nul au lit.

Mais Mademoiselle Copolla, si je puis me permettre, tout le monde ne peut pas s'attaquer à l'une des reines de France, il faut, je pense, et c'est un avis personnel avoir un peu plus de "Bouteille" dans ce métier.

jeudi, mars 15, 2007

Le passager de l'été


"Le passager de l'été" de Florence Moncorgé-Gabin avec Catherine Frot, Laura Smet, Grégori Derangère et François Berléand
La France d'après guerre reste meurtrie, y vivre est difficile surtout pour Monique (Catherine Frot) à la tête de la ferme familiale après l'abandon du domicile de son mari. Elle essaie tant bien que mal de maintenir la propriété pour que sa fille Jeanne (Laura Smet) s'en sorte et ne connaisse pas une vie de "fermière".
Entre alors dans leur vie, Joseph (Grégori Derangère), bel homme aventurier, sans attache en quête de travail. En acceptant de l'embaucher, Monique ne se doute pas une seule seconde que toute sa destinée va en être bouleversée à tout jamais.
Florence Moncorgé-Gabin est comme son nom l'indique la fille de Jean. Après une carrière au cinéma comme script des plus grands, elle se lance dans l'écriture et la réalisation. Elle nous offre là l'histoire touchante d'une femme interpretée magistralement par Catherine Frot, incroyable dans ce rôle de femme forte, dure, au grand coeur et aux désirs si féminins.
Mais hélas le scénario est effacé par une mise en scène qui traine la patte et qui n'accroche pas. On s'ennuie et on décroche d'une histoire somme toute touchante. Nous restons sur un manque certain de rythme et d'un booster pour s'interesser à une histoire qui devrait nous faire sourire, pleurer ou même fantasmer.
Laura Smet n'est pas convaincante, désolé de le dire mais là pour le coup, elle renchérit l'idée du "Si elle n'était pas la fille de..." Elle a eu apparement des prix d'interprétations, et des réalisateurs lui confient de beaux rôles mais franchement elle est completement fausse dans ce film. On n'y croit pas un seul instant, aucune passion, aucune émotion ne passe par son visage ni ses yeux. Même lorsqu'elle fait l'amour avec Grégori Derangère elle est plate et sans saveur.
Est-il nécessaire d'écrire encore sur le talent de Catherine Frot? Je ne pense pas, elle interprète encore une fois cette femme meurtrie et blessée par la vie magnifiquement. Elle peut être dure et vulnérable à la fois rien que dans le regard. Elle est touchante et détestable en même temps, Elle n'incarne pas le rôle elle EST le personnage, On arrive à penser que même dans la vie la comédienne prend la place sur la femme.
Rien que pour voir de pres ce qu'est une vraie actrice il faut voir ce film.

mardi, mars 06, 2007

LA MEMOIRE DE L EAU


"La mémoire de l'eau" de Shelagh Stephenson, adaptation Brigitte Buc,
mise en scène Bernard Murat
Avec Florence Pernel, Charlotte Valandrey, Valérie Benguigui, Manoëlle Gaillard, Gilles Cohen, Eric Viellard.
Trois soeurs très différentes se retrouvent dans la maison familiale à la mort de leur mère.
Les souvenirs d'enfance se mélangent entre ces trois femmes, suivi de certaines rancoeurs qui ressurgissent s'accompagnant de certains troubles psychologiques.
Malgré cela une certaine complicité les unit, ce qui va permettre à chacune d'elle de faire leur propre deuil.
Mais comme dans toute bonne famille qui se respecte, un lourd secret va voir le jour, derangeant, troublant.
Florence Pernel, nous la connaissons principalement pour des rôles à la télévision, comme "le juge est une femme" ou encore tout recemment "Marie Humbert". Mais ici elle se permet de sortir de ses registres acquis, très crédible dans des rôles plutot sombre, elle joue une drôle de gamine dans un corps de femme touchante, paumée, rejettée par les hommes. Elle sait se montrer émouvante et drôle à la fois.
Charlotte Valandrey a fait la une des journaux et magazines il y a peu en annoncant sa séropositivité ainsi qu'une greffe de coeur.
Si nous l'avons découvert dans les années 80 avec des films comme "Rouge Baisé", elle s'est rendue populaire aux yeux du public dans le rôle de la fille journaliste fouineuse des Cordiers dans la série du même nom. Ici elle joue une femme triste, fatiguée par la vie et ses coups durs. Elle reste légèrement en dessous des deux autres comédiennes mais nous fait passer cette tristesse sans le moindre souci. Elle a la chance d'etre portée par ses partenaires, ce qui aide beaucoup non seulement le personnage de la pièce mais aussi le jeu de l'actrice.
Valérie Benguigui (Comme t'y est belle, Selon Charlie), elle, c'est mon coup de coeur, prenez les actrices d'Almodovar dans ses premiers films, cette gouaille, cette verve, ce talent de nous faire rire, nous émouvoir sans pour autant tomber dans le burlesque et mettez les à la sauce francaise. Ce qui donne cette extraordinaire comédienne.
C'est une bouffée de fraicheur, de bonne humeur de talent à l'état brut. Elle vit ses émotions et envoie sur toute la salle une énergie qui transperce comme une jolie brise d'hivers.
Alors chapeau Mademoiselle, vous etes une grande, une très grande.
J'ai eu la chance et peut être le désavantage de voir cette pièce à "la couturière", pour expliquer à ceux qui ne connaissent pas le terme, C'est une avant première, qui permet de tester devant public, le jeu des comédiens, la mise en scène et les répliques qui doivent faire mouche.
Dès le début nous sommes projetté dans cette famille et nous découvrons petit à petit les travers de chacun et de chacune. On aime ces filles, elles nous paraissent si proche de nous, leurs angoisses nous semblent si familières. Nous aimons leur caractère si différent, elles sont une famille avec tout ce que ça comporte, les secrets, les angoisses, les doutes mais elles sont là! La mort de leur mère les a réunie. Alors pourquoi ne pas profiter de ces quelques jours pour redécouvrir le plaisir d'être une famille.
"La mémoire de l'eau" est une pièce "aigre-douce" sur la vie, la mort, la famille, bien traité cela prend un sens tout à fait différent on peut meme en rire.
Vous ne vous ennuierez pas une seule seconde

vendredi, mars 02, 2007

Madame Henderson présente


"Madame Henderson présente" de David Lynch avec Judi Dench, Bob Hoskins, Kelly Reilly.
En 1937 en Angleterre, Madame Henderson (Judi Dench), riche veuve s'ennuit.
Plutôt que de suivre les conseils d'une amie proche et de prendre un amant, elle décide de racheter un Théatre en plein coeur de Londres. Comme directeur artistique, elle embauche Vivian Van Damm (Bob Hoskins), l'un des meilleur en la matière.
Malgré une inclinaison certaine l'un pour l'autre, les conflits sont nombreux entre ces deux fortes têtes.
Ils s'acordent pourtant sur une revue, qui au départ marche du feu de Dieu. Mais très vite le succès s'essouffle. Madame Henderson exentrique à très fort caractère annonce que pour faire revenir le public, elle va dénuder ses danseuses, du jamais vu à cette époque dans la capitale anglaise, Shocking!
Tiré d'une histoire vraie, ce film nous montre la vie d'avant et pendant la guerre de 40 à Londres. Stephen Frears a su comme à son habitude trouver l'essence même de l'époque et nous la retranscrire avec talent, si bien qu'à la fin nous nous surprenons à ressentir cette époque comme dans un souvenir vécu.
Judi Dench ( Les dames de Cornouailles, Casino Royale, Shakespeare in love et j'en passe!) est une comédienne que personnellement j'adore, elle ne vit pas le personnage, elle est ce personnage, elle est si différente à chaque rôle qu'elle interprète qu'elle arrive à nous faire oublier son nom pour ne laisser que son personnage à l'écran.
Ici encore elle incarne une sexagénaire excentrique, tétue, et séduisante avec brio et charisme. Peut-on parler alors de talent britannique? Pour le coup je pense que oui car si elle avait été américaine elle aurait perdue une certaine qualité de jeux "so british" digne de la Royal Shakespeare Compagny dans laquelle elle a fait ses premières armes.
Bob Hoskins, (Qui veut la peau de Roger Rabbit, Hook, Mona lisa) est ici co-producteur. Dans le making-of vous comprendrez pourquoi.
S'il y a bien un acteur que l'on peut définir comme atypique c'est bien lui, il est aussi à l'aise dans des gros blockbusters américains comme dans des films intimistes et independants. Il a la carure d'un homme qu'on oublie pas, un homme qu'on aimerait pour père, un râleur au coeur tendre. Qu'il interprète un homme tourmenté comme dans Mona Lisa ou Monsieur Mouche dans Hook, il reste un des acteurs les plus enclins de cette génération à passer du rire aux larmes avec grand talent. Il a ce quelque chose dans le regard qui le rend irresitible. Un grand monsieur.
Kelly Reilly, son nom ne vous dit rien? Mais si réfléchissez! Oui c'est exact c'était la jeune et jolie anglaise rousse dans "l'auberge Espagnole" et dans "les poupées russes" de Cédric Klapisch. Ici elle nous ne cache rien de son anatomie somme toute charmante, mais aussi nous démontre avec grâce et élégance son jeu d'actrice remarquable.
Elle est, à mes yeux, la petite fille cachée de Grace Kelly.
Résumons-nous: Un casting inpeccable, une histoire drôle, émouvante et réelle.
Je vous conseille Judi Dench en ours polaire dansant ça vaut le coup d'oeil.
Vous avez là tous les ingrédients pour passer une magnifique soirée avec des étoiles pleins les yeux, des étoiles qui brillent à la manière d'un néon de théatre bien sûr.