SWEENEY TODD de Tim Burton

Benjamin Barker revient à Londres après des années de prison. Il découvre le responsable de son infortune, le juge Turpin. Non seulement ce dernier a abusé de sa femme qui par chagrin s'est suicidée, mais il a fait de sa propre fille sa pupille à des fins hélas peu recommandables.
La haine et la vengeance deviennent chez Barket sa seule raison de vivre, il décide alors, aidé de sa logeuse Nellie Lovett, de reprendre son ancien travail, barbier.
Il ouvre une échoppe sous le nom de Sweeney Todd!
Mais son premier client va avoir l'indélicatesse de menacer Todd, ce qui va déclancher chez lui une façon de raser expéditive et surtout définitive!

Tel va être le début d'une machiavélique alliance entre lui et Miss Lovett: lui tue, elle fait des tourtes. Mais quel est donc cet ingrédient mystère qui les rendent si irrésistible???
Voilà du Burton comme nous l'aimons, gore, sombre, froid, terrifiant, terrible et je pourrais continuer comme çà pendant des heures.
Tiré d'une comédie musicale à succès, Le barbier de Fleet Street, Burton s'en est emparé et il en a fait un chef d'oeuvre.
Evidemment nous retrouvons celui qui aujourd'hui devient incontournable dans les Burton, Johnny Depp (Sweeney Todd) avec son côté étrange, sombre et si mysterieux, il donne dimension au personnage, je dirais presque une troisième dimension, comme du relief et pourtant il n'en fait jamais trop. C'est un jeu si fin qu'il ne fait qu'un avec cet homme qui souffre.
Il est épaulé par une comédienne dont on pourrait dire qu'elle est son équivalent féminin Helene Boman Carter ( Nellie Lovett) Elle n'est pas à son premier essai de femme grimée et sombre. En effet on l'a retrouve dans la bande à Voldemort dans Harry Potter. Elle a su traiter le personnage avec force et douceur, on peut la détester et en meme temps avoir de la pitié pour elle.
Fan de la première heure de Burton levez-vous et précipitez-vous dans votre vidéoclub: ce film est fait pour vous!
Nous retrouvons ici tous les ingrédients qui ont fait le succès d'un cinéma hors du commun et rare aux USA. La différence réside dans le fait qu'il n'en fait jamais trop. Meme le sang qui gicle ne choque pas c'est dire!
C'est comme si pour une fois Burton s'était retenu. Ses personnages ne sont jamais extrèmes, ils font peur avec leur folie intérieure, leurs blessures et leurs failles.

Le lumière du film est un personnage à elle seule, des couleurs vives pour le temps du bonheurs et des couleurs sombres ainsi que du noir pour les moments de desespoir.
A mon avis le chef opérateur s'est inspiré de Murnau qui, s'il avait eu une palette à son époque aurait fait de même pour ses films.
Ce film montre une maturité qu'au fil du temps Burton a su acquérir.
Je ne vous conseillerais jamais assez de voir ce film dans le noir complet, les volets fermés un soir d'orage pour Halloween!! Mais là, ça fait cliché non?
