jeudi, août 31, 2006

La Jeune fille de l'eau (M.Night Shyamalan)


Un gardien d'immeuble au lourd passé (Paul Giamatti) découvre dans la piscine une nymphe, Story (Bryce Dallas Howard) . Elle est ici pour rendre le monde des hommes meilleur. Pour aboutir, elle va devoir se faire aider par tous les habitants de la résidence. Mais la mission s'avère dangereuse et périlleuse.

M. Night Shyamalan (Le 6eme sens, Incassable) nous revient avec un conte pour enfant écrit par ses soins. Il y tient, pour la première fois un rôle plutôt conséquent et il faut reconnaitre qu'il reste plausible en tant qu'acteur.

Paul Giamatti (Harry dans tous ses états, Man on the Moon, De l'ombre à la lumière) est un acteur plutot méconnu des spectateurs français mais qui, sous ses airs un peu gauches et son physique pas très avantageux crève l'écran et nous supprend avec ce personnage bègue et maladroit.

Notons l'interprétation remarquable de cette jeune comédienne Bryce Dallas Howard qui signe là son deuxième film avec Shyamalan après le village, elle est tout simplement la réincarnation de cette jolie nymphe, elle nous donne envie de se battre au côté des habitants pour qu'elle réussisse sa mission.

M. Night Shyamalan a réussi le pari de nous faire languir à chaque sortie de ses films, on se surpprend à espérer le prochain comme un Woody Allen ou un Almodovar, on ne prononce plus le titre mais bien le nom du réalisateur. Il a gagné ses galons très rapidement avec "Le 6 eme Sens" ou encore "Incassable". On reste pourtant déçu de ne pas accrocher plus à un film plutôt sombre. On regrettera par ailleurs un montage peu découpé avec des plans fixes qui, desservent l'action du film et qui ennuient.

Shyamalan a su se faire une place au box office grâçe principalement à ses fins à rebondissements, ce n'est hélas pas le cas cette fois ci.

Le film est tiré d'un conte imaginé par le réalisateur pour ses enfants, peut-être que lu, l'histoire laisse place au vagabondage de l'esprit des petits alors que le film risque de leurs faire peur. A déconseiller donc à des enfants trop jeunes.

lundi, août 28, 2006

Fauteuils d'orchestre (Danièle Thompson)


Une jeune provinciale, Jessica (Cécile de France) décide de monter à Paris pour trouver du travail. Un bar des quartiers chics l'embauche comme serveuse.
Elle va alors rencontrer des personnages tant différents que semblables.
Sans le vouloir, la jeune femme va être l'annonciatrice de changement dans la vie de chacuns d'eux.


On attend le prochain Thompson comme on attend le premier rayon de soleil du printemps sur sa peau, c'est un petit bonheur, une bouffée d'oxygène.

Après "La bûche" en 1999, la "jeune réalisatrice" nous livre à nouveau un film choral réussi, ou les personnages se croisent à la recherche d'un changement dans leur vie qui pourraient leur permettre de trouver le bonheur.
Elle a su s'entourer une nouvelle fois d'une pléiade de comédiens magnifiques, ils sont tous très juste.

Nous évoquerons bien sûr, notre regrettée Suzanne Flon ( L'été meurtrier, les enfants du marais, la fleur du mal) dans son dernier rôle, (elle est décédée l'année dernière). Elle joue une dernière fois la carte de la tendresse et la douceur, la voir apparaitre sur l'écran nous apporte toujours une joie immense, et cette voix inoubliable en off nous émeut toujours autant. Alors chapeau mademoiselle Flon nous ne vous oublierons pas.

Cécile de France ( Les poupées russes, Irène) promène son minoi tout au long du film avec cette fraicheur et cette naïveté que seule une comédienne de talent peut offrir.

Je ne ferais surtout pas l'impasse sur une Valérie Lemercier ( Casque Bleu, Quadrille, Palais Royal) que nous découvrons en star de sitcom égoïste et capricieuse. Elle est extraordinaire dans ce rôle éloigné, mais pas trop, de son registre habituel. C'est LA grande surprise de ce film.

N'oublions pas Dani en concierge de théatre fan de variétes françaises, drolissimme et touchante.

Un mot sur Albert Dupontel (Bernie, la Maladie de Sachs, Un long dimanche de fiançailles) qui nous ouvre une nouvelle fois la porte de son talent. Nous découvrons dans ses yeux une certaine folie qu'il met au service de son personnage. Ca lui va très bien.


Quel conseil autre pourrais-je vous donner sinon de voir ce film tant pour le scénario, que pour des comédiens au sommet de leur art.

jeudi, août 24, 2006

King Kong (Peter Jackson)


Une jeune artiste sans le sou (Naomi Watts) accepte le premier rôle dans un film qui, en apparence, ressemble à une grosse production. Elle espère que par ce choix, elle changera à jamais le cours de sa vie. Elle n'imagine pas encore à quel point.
Le décor du film se trouve sur une île apparement déserte. Elle s'avère être habitée par d'étranges et monstrueux habitants.

Nous connaissons tous l'histoire de King Kong et nous avons tous vu au moins une fois l'une des versions, celle de Ernest B. Schoedsack de 1933 avec Fay Wray ou encore celle de John Guillermin de 1976 avec Jessica Lange. En voici donc une nouvelle par Peter Jackson, le réalisateur de la trilogie du "Seigneur des anneaux".
Si le décor est très réussi que ce soit le Time Square des années 30 ou l'île de la préhistoire, nous regretterons cependant certains effets spéciaux plutôt ratés, comme le départ du bateau du port de New York ou encore l'arrivée en barque sur l'île (On dirait un mauvais film de série B) .

Naomi Watts (Mulholland Drive, The Ring) est irrésistible en fiançée du grand singe, elle s'approprie avec talent le concept de la belle et la bête. On aime un Jack Black (L'amour extra large, Disjoncté) plutôt habitué des rôles un peu lourds, c'est un plaisir de pouvoir l'apprécier dans un film ou l'on ne l'attend pas spécialement.
Quant à Adrien Brody (Oscar du meilleur rôle masculin pour "Le pianiste" en 2003) , il a définitivement beaucoup de talents en anti-héros qui, malgré lui, le deviendra.

Et la bête me direz-vous , oserai-je chanter "Gare au goriiiiiiiiiiille"? Il est parfait, magnifique de réalisme, le mouvement des poils par exemple est prodigieux et ses expressions sont si humaines et touchantes, qu'on se suprend une larme au coin de l'oeil.

Un très bon film à voir en famille, en ces soirées pluvieuses du mois d'Aôut.

vendredi, août 11, 2006

The constant gardener ( Fernando Meireilles)

Après l'assasinat de sa femme, une brillante avocate (Rachel Weisz) dans une contrée africaine, Justin Quayle (Ralph Fiennes) décide de connaitre la vérité.
Il va plonger dans un monde de corruptions, de magouilles et découvrir que des personnes de son propre gouvernement son impliqué pour des questions de gros sous.

Après, en autre "La maison Russie" de Fred Schepisi, ce film est l'adaptation réussi d'un roman de John le Carré. Si vous aimez leurs atmosphères vous adorerez The Constant Gardener, c'est en effet un "copier coller" remarquable mais hélas aussi confu que le livre.

Le film est en effet ponctué de retour en arrière permanent pour situer l'intrigue mais on s'y perd très rapidement dans cette chronologie trop décousue.
Le suspense reste passionant, nous avons besoin de comprendre, de connaitre la vérité mais, rapidement, nous décrochons.

Un film tout de même qui reste à voir surtout pour le travail des acteurs, Ralph Fiennes ( Le patient anglais, Quiz Show) est incroyable en personnage doux et effacé qui fait la lumière sur le crime de sa femme. Rachel Weisz (La momie, Constantine) campe une avocate vouée aux grandes causes jusqu'a en perdre la vie. La réalisation est impeccable.

A conseiller pour se torturer l'esprit et pour réflechir, à déconseiller un soir de fatigue après une dure journée.

jeudi, août 03, 2006

Entre deux rives (Alejandro Agresti)

A la fin de son internat de médecine, une jeune femme trouve un emploi à Chicago. C'est à contre coeur qu'elle quitte la maison du lac.
Elle laisse des consignes pour le suivi de courrier au prochain locataire.
Une correspondance étrange va alors voir le jour.
Possible? Impossible? Seul le temps qui passe a la réponse.

Voici enfin réunis à l'écran Sandra Bullock et Keanu Reeves après Speed (Jan de Bont) en 1994 pour une jolie bluette.
On pourrait croire à une adaptation d'un livre de Marc Levy, deux âmes seules à la recherche d'un grand amour hélas impossible puisqu' existant dans deux dimensions différentes.

Evidemment le jeu des acteurs est impeccable, on y croit sans aucune difficulté. Pas une seconde on ne doute que ces deux là vont finir par se retrouver malgré les obstacles.
On aurait pu espérer revoir ces deux acteurs dans une histoire moins téléphonée.
L'action reste lente et l'on a tendance à s'ennuyer, malgré certains paysages magnifiques ( La maison du lac est à tomber).

A conseiller pour des amoureux en mal de romantisme.

mercredi, août 02, 2006

A history of violence (David Cronenberg)

Dans une petite ville des Etats Unis, un père de famille (Viggo Mortensen) apprécié de sa communauté joue les héros en abattants deux malfrats dans son restaurant.
Cette acte de courage va le propulser sur le devant de la scène médiatique, mais c'est sans compter, hélas sur un passé qu'il croyait à jamais enterré.

David Cronenberg nous étonne encore après avoir créé un petit scandale en 1996 avec son film très contreversé "Crash", il montre à nouveau une violence qui dérange, elle est en effet montrée sans aucune pudeur mais l'être humain aime ça surtout bien au chaud dans son fauteuil.

Il faut savoir que ce film est une adaption plutot réussie d'une bande dessinée pour adulte. David Cronenberg a su garder dans certaines scènes, cette force que l'on peut trouver dans une planche de BD.
Il a su aussi s'entourer de comédiens au talent irréprochable, Viggo Mortensen (Le seigneur des anneaux ) est incroyable en père de famille tranquille au passé plutot trouble, Maria Bello ( Connue pour son rôle d'infirmière dans la série télé "Urgences") nous touche avec un jeu sans fioriture, elle habite cette mère de famille qui est tout à coup confrontée a une incroyable violence qui perturbe sa famille.
Que dire d'un Ed Harris ( L'étoffe des héros) en parrain de quartier incroyable de persévérence et de vice et, bien sur, William Hurt ( Le baiser de la femme araignée) en frère en colère.
On regrettera toutefois un manque de rythme qui ne nous permet pas de rester "accrochés" à l'intrigue, ce qui nous aide à comprendre très vite la suite du film.

Un film a ne pas mettre entre toute les mains mais interessant à voir.